mardi 6 décembre 2011

Parlez-vous Dauphinois ?


J'ai retrouvé, dans un coin de mon ordinateur, ce document qui m'amuse bien bien :

Jean-Pol est arrivé dans la région grenobloise en 1983,en provenance de la
Champagne Surprise : les gens mettent des « y » partout, «fais'y », « dis z'y » (dis-le lui) !. Ce champenois aime surtout « mouillé de chaud » pour être en sueur, « collègue » pour copain de boulot, « toncher » pour abîmer et « à chaille » pour quelque chose de lointain. Mais il apprécie par dessus tout, quand il demande l'heure, qu'on lui ré­ponde c'est « et 10 » en supposant qu'il connaît l'unité qui pré­cède. Jean-Pol adore aussi l'expression «se mettre à l'assurance » au lieu de bénéficier d'un arrêt maladie. Et n'avait jamais entendu non plus « ensuqué » (à moi­tié endormi), «foire» pour fête foraine et «fréquenter » à la place de faire la cour à une dame.

Venue de Vendée il y a quel­ques années, Isabelle comprend désor­mais parfaitement le dauphinois. Elle sait que «débarouler » signifie tomber en roulant, qu'elle ne doit pas rentrer « à point d'heure », c'est-à-dire si tard que l'heure ne compte plus, ni emprunter la
« triandine » (fourche à bêcher) de son voisin sans la lui rendre rapidement, au risque de se faire« crier dessus » (enguirlander).

Éliane a quitté sa Lorraine natale il y a fort longtemps pour suivre ses parents mutés à Grenoble. Elle a d'abord habité en pleine campagne avant de rejoindre Fontaine Et se souvient avec délice du parler dauphinois. « C'est affreux » pour incroyable, la « nia » pour nichée familiale, le « boyon » petit de la vache et « vin gu ! » (vingt dieux) ou « miardedieu ! » (milliard de dieux ?) comme jurons favoris

Vincent, venu de Normandie à la fin des années cin­quante,n'oublie pas «la viorne», musique qui casse les oreilles, «septante» et « nonante» (soixante-dix et quatre-vingt-dix) qu'il croyait exclusive­ment suisses romands, et les «moellons» qui n'ont rien de moel­leux mais que l'on nomme ailleurs bloc bétons ou parpaings «Veux-tu !» (arrête donc!) lui criaient ses voisins lorsqu'il était un peu « zin-zin » (foufou), avant qu'il n'aille faire un « viron » (un petit tour) aux alentours pour essayer de se mettre une bonne «triquée» (une raclée) avec les « pilons » (gamins) du coin

. Ces nouveaux arri­vants font désormais partie à part entière de la grande famille dauphi­noise. Et question vocabulaire, ils sont devenus sans en avoir l'air des spécialistes de la grammaire des bords de l'Isère.
Marc Minga

1 commentaire:

DDlaBidouille a dit…

Bon diou ! Ca fait plaisir d'entendre le parler de mon enfance.
DDlaBidouille.